Ressourcement en forêt avec 4 mamies
Ces derniers temps, après une période de fatigue, j’ai tant reçu de la nature.
En y demeurant tous sens ouverts, en m’asseyant au pied d’un arbre et en l’observant, en marchant lentement, je calme mon mental hyperactif, je me reconnecte à mes appels intérieurs et à une voix qui me dépasse, je me sens plus en Vie, plus alignée.
Comme animatrice de ressourcement en forêt, j’ai vraiment envie de partager ce bien-être retrouvé à différents publics.
J’offris un bon cadeau à Mamie pour Noël. Et Mamie invita 3 amies.
Comment adapter cette marche lente et silencieuse parsemée d’activités à un public de 4ème âge à mobilité diminuée ?
Lors d’une reconnaissance à l’Arboretum de Tervuren, les moustiques me dissuadèrent de choisir cet endroit, pourtant magnifique.
J’optai pour le Rouge-Cloître. Pour éviter les pavés, rendez-vous fut pris dans le parking des pêcheurs près de l’étang.
Tour de l’étang de 600 mètres sur un chemin plat carrossable pour la tribune : ça devrait le faire !
Les 4 mamies arrivent, un peu agitées, se demandant à quelle sauce elles vont être mangées.
J’explique qu’un bain de forêt est un temps de bienveillance envers soi-même, que des invitations sont proposées pour expérimenter certaines activités, et que chacune peut les adapter en fonction de ce qu’elle aime et ce qui lui fait du bien.
Pour nous reconnecter à notre corps, nous l’échauffons et le détendons, nous ouvrons nos 5 sens : pratiquer le yoga des yeux, écouter le vent dans les feuilles, le chant des oiseaux, sentir l’odeur de l’humus, toucher une écorce ou des feuilles, observer les sensations de la peau au soleil ou au vent…
Nous marchons en calquant le rythme de la respiration sur le nombre de pas (‘marche afghane’).
Nous observons la différence en nous quand nous marchons en regardant à l’horizontale ou le nez par terre.
Nous nous laissons guider dans une méditation debout comme un arbre, ou assises sur un banc accueillant. Nous sentons notre connexion au Ciel et à la Terre, comme les arbres.
Chacune se laisse attirer par un arbre, l’approche en prenant conscience de ce qui la touche, demeure près de lui, et observe à l’extérieur et à l’intérieur d’elle-même…
Suit un moment de partage par deux ou trois :
L’une a trouvé un arbre grand et fort, symbole d’intégrité et de solidité.
L’autre a vu avec tristesse une croix dessinée sur un arbre, indiquant qu’il allait être abattu, et en même temps des oiseaux qui profitent encore de son ombre.
Elle fut touchée que cet arbre en fin de vie accueille encore tant de vie !
Une dame chante près de son arbre : ‘Auprès de mon arbre, je vivais heureux…’
Une d’entre elles s’éloigne en prenant un chemin qui monte et dit avec fierté: ‘J’ai gravi le Mont Blanc !’, puis, un peu essoufflée : ‘il y a longtemps !’.
Elles partagent lors de la cérémonie du thé qui clôture le bain de forêt :
‘Quand je marche en rue, j’ai le nez par terre pour ne pas tomber, je ne peux même plus regarder les façades’
‘Serai-je oubliée ou viendra-t-on encore me demander conseil ?’
Et les bienfaits du bain de forêt :
‘Je suis relax , je suis libre (ndlr : dans ma tête)!’ avec un immense sourire plein d’étonnement.
‘C’est la première fois que je laissais glisser mes tensions vers la terre, et que je l’ai senti physiquement !’
Je suis ressortie touchée, touchée par chacune de ses mamies sentant leurs forces diminuer et ayant encore si soif de Vie et de se sentir utile.
J’ai vraiment envie de les inviter encore à venir se ressourcer en forêt pour qu’elles se sentent plus vivantes…